Escapades à Fontainebleau

Régulièrement, quand nous étions petits, avec mes frères, mes cousins et cousines, ma grand-mère nous emmenait nous promener dans la forêt de Fontainebleau. À l’époque, je ne connaissais pas encore l’escalade, alors nous faisions du simili-parkour, en sautant et en nous promenant entre les cailloux. Je me souviens en particulier d’un épisode traumatisant où je m’étais perdu et n’arrivais plus à retrouver ni mes frères, ni mes cousin.e.s, ni ma grand-mère… Par millions, les blocs finissent tous par se ressembler!

Avec mes frangins, on est trop des grimpeurs de ouf!

Mais depuis que j’ai débuté la grimpe il y a une dizaine d’années, Fontainebleau revêt un nouvel intérêt : c’est l’une des places incontournables pour tout grimpeur qui se respecte!

Alors pour celles et ceux qui ne le savent pas, Fontainebleau, ce n’est pas des falaises. C’est du bloc! Des millions de cailloux de quelques mètres de haut éparpillés dans la forêt. On grimpe au dessus de tapis et nos ami.e.s nous réceptionnent pour éviter la casse. Aussi, Fontainebleau, c’est du grès. Du sable concassé par les océans qui a fini par former une infinité d’aspérités sur les roches et en particuliers des plats, des cerveaux, de la peau d’éléphant, des réglettes ridicules et des trous imprenables…

Bref, j’y ai passé suffisamment de temps pour y prendre goût et en faire un détour obligatoire à chaque visite chez mes parents. J’y ai aussi laissé quelques blocs en projet, histoire de me motiver à revenir.

Avant notre grand départ à vélo, j’ai eu deux occasions d’y faire un tour.

Un beau dimanche de novembre, nous sommes allés retrouver mon vieux projet du secteur Bas Cuvier : Carnage. Un 7b+ que je suis toujours proche d’enchaîner mais qui ne veut définitivement pas passer… Une fois de plus, je suis rentré bredouille. Enfin presque, j’ai réussi à décrocher quelques 7a en lots de consolation : Pif Paf, La joker et La coque à doigts.

Isis quant à elle a pu trouver son bonheur dans les petits circuits faciles. Quoique… Fontainebleau, c’est déroutant. Les cotations ne se laissent pas avoir facilement. Finalement, elle a eu presque plus de plaisir à se promener parmi les cailloux avec Yaëlle, qu’à grimper.

En plus, nous n’avions pas de crashpad (un tapis spécial qui amortit les chutes) et Isis est du genre prudente à l’extrême. Nous devions demander gentiment à grimper avec d’autres personnes. Heureusement, le Cuvier est l’un des secteurs les plus prisés de la forêt et nous avons réussi très vite à nous faire des ami.e.s.

Yaëlle de son côté a passé une super journée, pleine de sourires. Pour le plus grand bonheur des parents et des grands-parents!

Lors de mon deuxième passage, j’ai suivi mes amis Kévin et Killian à Cuisinière. Killian, devenu fort grimpeur, travaillait Karma (8a hyper classique de la forêt) et était proche de l’enchaîner. De notre côté, avec Kévin, nous avons exploré les environs pour trouver des blocs plus à notre niveau. Et deux autres 7a et un 7a+ sont tombés : Bizarre, bizarre, Le mouton à 5 pattes et Bizarre, bizarre assis.